La BCE est plus optimiste

l’augmentation des chances de Macron donne un coup de pouce à l’euro

par Christopher Vecchio, Stratégiste Devises senior

Prévision fondamentale pour l’EUR/USD : Neutre

Le principal risque fondamental de l’euro semble s’amenuiser rapidement alors que les chances de la victoire de Marine Le Pen aux élections présidentielles françaises continuent à s’estomper.

– Le ton prudemment optimiste de la Banque centrale européenne et le refus de renouveler les TLTRO ont contribué à accentuer la pente de la courbe de rendement à travers l’Europe, fournissant un support à la devise unique.

Le renforcement des paires EUR/GBP, EUR/JPY et EUR/USD pourrait être à venir alors que les traders continuent d’encaisser les gains.

L’euro était facilement le meilleur performeur la semaine passée, alors que la BCE est plus optimiste et que la réduction des chances de victoire de Marine Le Pen aux élections présidentielles françaises a écrasé les obstacles fondamentaux à la force continue de l’euro.

L’EUR/NZD était la meilleure paire de devises, l’euro engrangeant +2,01%, tandis que l’EUR/GBP a grimpé de +1,15% et l’EUR/USD, à la traîne, a ajouté +0,48%.

Commençant par la BCE, il semble qu’elle a pris note de l’amélioration d’une manière générale des conditions économiques dans la zone, comme nous en avons parlé dans cet article pour chacune des semaines passées. Le président de la BCE Mario Draghi a déclaré que ” les risques d’une déflation ont largement disparu” et que ” l’équilibre entre le risque et la croissance s’est amélioré”. À son tour, la BCE a revu à la hausse ses prévisions en matière d’inflation et de PIB pour la zone : ses prévisions d’inflation ont été améliorées pour 2017 (+1,8% par rapport à +1,3% en décembre) et 2018 (+1,7% par rapport à +1,6% en décembre) ; et elle revu à la hausse ses prévisions du PIB pour 2017 (+1,8% par rapport au +1,7% en décembre) et 2018 (+1,7% par rapport à +1,6% en décembre).

Tandis que la BCE a annoncé qu’elle continuerait à réduire l’assouplissement quantitatif comme prévu, à 60 milliards d’euros par mois pour le restant de 2017 (qui ajoutera plus de 500 milliards de dollars de la dette gouvernementale à son bilan), un commentaire lors de la conférence de presse de Draghi était plutôt édifiant. En effet, lorsqu’il a été interrogé sur le discours au sujet des niveaux de taux d’intérêt, il a déclaré que le Conseil de gouvernance a eu “une brève discussion pour savoir si oui ou non il fallait retirer le mot “baisser” des orientations.

Ceci renvoie aux propos liminaires de l’énoncé de politique de la BCE qui stipulent, “Nous continuons à nous attendre à ce que les niveaux actuels soient maintenus ou qu’ils baissent pendant une longue période et bien au-delà de l’horizon de nos achats d’actifs nets .”Tandis que la BCE n’augmentera pas les taux alors qu’elle continue d’accroitre son bilan, ce choix de mot indique que la BCE évolue lentement, mais sûrement vers une position de politique plus souple. L’accentuation de la pente de la courbe des rendements à travers l’Europe, notamment en Allemagne et en France, ainsi que la force de l’euro autour de la conférence de presse, suggèrent que les marchés ont compris sérieusement ce ton prudemment optimiste qui est souple bien que légèrement ferme.

Pour souligner le degré de confiance du Conseil de gouvernance de la BCE au sujet de l’amélioration des conditions dans la zone euro, ils ont décidé de ne pas prolonger les opérations de refinancement à long terme ciblées (TLTRO), relevant “qu’aucun membre du Conseil de gouvernance n’a ressenti le besoin de discuter d’une nouvelle TLTRO”. Le fait de s’écarter d’un outil de politique aussi extraordinaire est un signe que la BCE sent que le pire de la crise de la dette de la zone euro est désormais derrière elle.

Graphique 1 : Vérificateur des probabilités implicites de la victoire du candidat (du 20 janvier au 10 mars 2017)

eur 13-03-2017

Alors que les chances du technocrate centriste Emmanuel Macron de non seulement gagner le deuxième tour (7 mai) face à Le Pen augmentent, mais aussi la probabilité qu’il gagne Le Pen au premier tour des élections (23 avril) commence à augmenter également, les marchés réduisent lentement toute prime de risque politique pesant sur l’euro. Pour ce qui est de l’avenir prévisible, les spéculations autour des élections présidentielles françaises demeurent le facteur le plus important de l’euro et elles commencent à entrainer l’euro vers une direction du renforcement, indépendamment de la hausse des taux par la Réserve fédérale mercredi prochain (qui ne représente qu’un incident en ce moment précis). –CV

Avec la BCE qui commence à s’éloigner du gouffre, l’euro semble prêt à en profiter. L’autre obstacle majeur auquel elle est confrontée, bien évidemment, sont les élections présidentielles françaises (les élections néerlandaises mercredi prochain, même si le parti PVV et Geert Wilders gagnent le vote populaire, n’auront pas un grand impact, car ceux-ci ne seront pas en mesure de constituer une coalition au pouvoir).

L’élection présidentielle française, en tant que risque existentiel susceptible d’aboutir finalement à un “Frexit”, semble en voie de disparition, grâce à la stagnation des chances de Marine Le Pen du Front national de gagner.

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Source DailyFX.fr
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