L’inflation dans la Zone Euro déterminera-t-elle la direction de l’euro?

Les chiffres préliminaires sur l’inflation de la zone euro pour décembre sont attendus ce vendredi à 5h00 EST, et les prévisions prévoient que les taux d’IPC de base et de base baisseront.

Alors que l’inflation devrait continuer de sous-estimer l’objectif de la BCE au cours des prochaines années, la Banque maintiendra-t-elle son niveau actuel de relance au-delà de septembre?

L’inflation dans la zone euro a été modérée au cours des dernières années – et elle devrait le rester encore un certain temps. Selon les dernières projections de la Banque centrale européenne (BCE), l’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) ne devrait pas atteindre son objectif «inférieur à, proche de 2%» jusqu’en 2020. C’est probablement le principal moteur de la volonté de la BCE. continuer à acheter des quantités massives d’actifs dans le cadre de son programme d’assouplissement quantitatif; s’il s’arrête trop tôt, l’inflation peut prendre encore plus de temps pour atteindre la cible.

Cela signifie-t-il que la BCE est bloquée? Dans le cadre de ses orientations prévisionnelles actuelles, la Banque s’est engagée à poursuivre le QE jusqu’à «septembre 2018, ou au-delà, si nécessaire, et en tout état de cause jusqu’à ce que le Conseil des gouverneurs envisage un ajustement durable de l’inflation». Si l’on se fie uniquement à cette orientation dans un contexte de faible inflation, on peut alors soutenir que la Banque pourrait prolonger le QE au-delà de septembre.

Hélas, les conseils peuvent changer. Après le rassemblement d’octobre – où la BCE a annoncé son prolongation de l’assouplissement quantitatif – plusieurs décideurs clés, dont Jens Weidmann, ont laissé entrevoir la possibilité de dissocier les orientations futures de la Banque sur le QE d’une reprise soutenue de l’inflation. Un tel changement permettrait à la Banque de réduire (ou de mettre fin) à ses achats même si l’inflation reste inférieure à la cible. Cette perspective est apparue encore plus probable récemment, après que les fonctionnaires de la BCE, Benoit Coeure et Ewald Nowotny, ont suggéré que la Banque pourrait mettre fin à son programme d’assouplissement quantitatif en 2018 à condition que la croissance reste solide et que l’inflation ne déçoit pas.

Cela nous amène à la publication des données sur l’inflation cette semaine. Le consensus est que les taux d’IPC global et de base baisseront légèrement, à 1,4% et 1,0% respectivement sur une base annuelle. Cependant, de telles impressions ne seront pas un choc pour la BCE. Les propres prévisions de la Banque prévoient déjà que l’IPC global atteindra 1,5% à la fin de l’année et le noyau à 1,0%. Ainsi, si les prévisions sont simplement respectées, ces données auront probablement peu d’impact sur les décisions de la BCE et, dans une certaine mesure, sur l’euro.

Cela dit, une surprise à la hausse potentielle de ces taux – et en particulier dans le noyau – pourrait encore amplifier la possibilité pour la Banque de mettre fin à son programme d’assouplissement quantitatif cette année. Quelque chose comme cela pourrait encourager les taureaux euro / dollar à prendre les rênes et peut-être viser un autre test de la zone 1.2080, où une rupture nette pourrait ouvrir la voie à la zone 1.2130, marquée par les bas d’août 2012. D’autre part, une baisse plus importante que prévu des taux de l’IPC pourrait accroître la spéculation selon laquelle la Banque pourrait reculer le QE. Dans ce scénario, les baissiers pourraient faire baisser la paire, en visant d’abord le territoire psychologique de 1.2000. Une cassure décisive au-dessous de ce niveau pourrait ouvrir la voie à des extensions plus baissières, vers 1.1960. Enfin, il est primordial de noter qu’une grande partie de la prochaine orientation de la paire sera également décidée par les données sur l’emploi aux États-Unis pour décembre, à paraître quelques heures après les IPC de la zone euro.

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par Marios Hadjikyriacos, XM Investment Research Desk

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