Le prix du pétrole volatil sur les nouvelles de l’offre et de la demande
Le prix du pétrole Brent se maintient au-dessus du niveau de 75 dollars le baril (bbl) après avoir rebondi lundi, tiré dans les deux sens par les réductions de l’offre et le ralentissement de la demande. L’Arabie saoudite a annoncé qu’elle prolongerait sa réduction de production de 1 million de barils par jour (bpj) jusqu’en août. Immédiatement après cela, la Russie a surpris les marchés en annonçant qu’elle imposerait des restrictions à l’exportation de son brut, les exportations devant chuter de 500 000 b/j.
Prix du pétrole brut Brent
Bien qu’il n’y ait pas de réunion de production de l’OPEP+ cette semaine, il y aura une conférence à Vienne cette semaine avec des intervenants, dont le ministre saoudien de l’énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, déclaré frustré par l’échec de ses tentatives d’augmentation des prix du pétrole.
Un communiqué publié par le ministère saoudien de l’Énergie a noté : “Cette réduction volontaire supplémentaire vient renforcer les efforts de précaution déployés par les pays de l’OPEP+ dans le but de soutenir la stabilité et l’équilibre des marchés pétroliers”.
Ces mouvements pourraient normalement déclencher une hausse du prix du pétrole, mais des données économiques décevantes aux États-Unis, en Europe et en Chine – notamment dans le secteur manufacturier, qui semble être en récession dans de nombreuses régions – ont émoussé la réaction des prix du pétrole.
Les données de production ne reflètent pas encore les réductions. Le marché mondial du pétrole n’a fait face qu’à un approvisionnement cumulé de 1,1 million de barils par jour en moins cette année, après la réduction initiale de l’OPEP+ en mars. La production de base de l’OPEP, rapportée par Bloomberg, était de 28,57 millions de bbj en juin, soit une augmentation de 80 000 bbj par rapport à mai.
La réduction unilatérale de la production de l’Arabie saoudite ne date que de quelques jours et n’apparaît pas encore dans les données de production. Il n’y a pas encore eu de réduction significative des exportations de pétrole de la Russie après sa réduction volontaire de la production de 0,5 million de bbj annoncée en février. Cependant, maintenant que la Russie envisage de réduire ses exportations d’un montant équivalent, les marchés physiques du pétrole sont confrontés au risque d’un resserrement des marchés physiques au second semestre.
Jusqu’à ce que les marchés physiques commencent à voir des signes de resserrement de l’offre, et pas seulement des annonces, une hausse persistante des prix du pétrole reste peu probable.
Analyse par Harry Altham, analyste énergétique : Harry.Altham@StoneX.com
Edité par Paul Walton, rédacteur financier : Paul.Walton@StoneX.com