Le dollar canadien en consolidation sur le forex malgré la hausse du pétrole

Le dollar canadien s’est échangé latéralement ces derniers temps sur le forex, la hausse des prix du pétrole ayant été contrebalancée par les spéculations sur les baisses de taux de la Banque du Canada.

Dans ce contexte, les données sur l’inflation canadienne attendues ce mercredi et les chiffres des ventes au détail de jeudi pourraient être déterminants pour le dollar canadien. Dans l’ensemble, les risques de dégradation se sont intensifiés, de sorte que la Banque du Canada pourrait adopter un ton plus prudent lors de sa prochaine réunion la semaine prochaine.

La devise canadienne s’est consolidée au cours des dernières semaines, s’échangeant sur le forex dans une fourchette étroite par rapport à la devise américaine, malgré les gains persistants des prix du pétrole brut. Le Canada est un important producteur et exportateur de pétrole. Par conséquent, sa devise profite généralement de la hausse des prix du brut.

Alors que le dollar canadien a progressé sur le forex en 2019 de 1,7% par rapport au dollar américain, ce gain semble minime comparé à la hausse de 38% des prix du pétrole brut WTI sur la même période. De plus, la corrélation entre les deux a diminué récemment, même si elle reste assez significative.

L’incapacité du dollar canadien à se rallier de manière plus convaincante est due à la politique monétaire. L’économie canadienne traverse une période difficile, avec un ralentissement de la croissance des salaires et du prix des maisons, un cocktail toxique pour les consommateurs propriétaires. Par conséquent, les marchés estiment que la Banque du Canada pourrait commencer à assouplir à nouveau sa politique monétaire, la probabilité implicite d’une réduction du taux d’un quart de point d’ici décembre se situant désormais à environ 35%. La probabilité croissante de compressions budgétaires abaisse les taux d’intérêt à long terme du Canada, réduisant ainsi l’attrait pour le dollar canadien sur le forex. Dans ce contexte, les données relatives à l’inflation et aux ventes au détail à venir pourraient s’avérer cruciales.

Le taux de référence de l’IPC national devrait augmenter de 1,9% en mars, contre 1,5% auparavant. Les mesures d’inflation sous-jacentes – IPC de base, valeur ajustée et pondérée – doivent également être publiées, bien qu’aucune prévision ne soit disponible pour aucune de celles-ci. Dans le même temps, les ventes au détail devraient avoir augmenté en février, avec un taux mensuel prévu à 0,4%, un rebond après une baisse de 0,3%. La mesure «de base» qui exclut les ventes d’automobiles devrait s’être accélérée à 0,2%, après 0,1% en janvier.

Si les chiffres réels atteignent ou dépassent les prévisions, cela réduirait probablement les attentes en matière de baisse des taux et pourraient stimuler le dollar canadien. Sur le plan technique, le support initial aux baisses de la paire USD/CAD pourrait se situer autour de 1,3290, une zone qui a récemment mis fin à plusieurs mouvements baissiers. Une cassure à la baisse pourrait voir les vendeurs défier le creux du mois de mars à 1,3245.

D’un autre côté, des données plus faibles que prévu pourraient peser sur la devise. La résistance aux avancées pourrait se situer à 1,3450, le sommet du 28 mars, avec une cassure permettant d’ouvrir la porte à un test de 1,3560, une zone marquée par le bas du swing à la fin décembre.

Dans l’ensemble, les perspectives pour le dollar canadien sur le forex ne semblent pas particulièrement brillantes. Les prix du pétrole sont déjà loin de leurs creux, ce qui signifie que le rallye pourrait être épuisé. Pendant ce temps, l’économie nationale est en perte de vitesse, les entreprises canadiennes deviennent pessimistes, comme l’a montré la propre enquête de la Banque du Canada sur le commerce au premier trimestre et la situation du commerce mondial reste sombre. En tant que tel, il ne serait pas surprenant de voir la banque centrale canadienne donner un ton plus prudent lorsqu’elle se réunira à nouveau la semaine prochaine.

par Marios Hadjikyriacos, XM Investment Research Desk

Marios est diplômé de l’Université de Reading en 2015 avec un BSc en économie et économétrie.

Avant de rejoindre XM en tant qu’analyste des investissements en décembre 2017, il fournissait des services d’analyse financière, de reporting et de conseil à l’une des plus grandes sociétés de services financiers de Chypre. Il se spécialise dans l’identification et la prévision des tendances sur les marchés des devises, des matières premières et des actions, principalement par l’utilisation de l’analyse fondamentale.

En plus d’être un commentateur actif sur les marchés financiers, Marios est un adepte de la littérature économique en ce qui concerne les questions morales, tout en étant intrigué par les développements dans le domaine de la finance comportementale.