Le calendrier économique américain est riche en événements importants cette semaine. Les dernières minutes du FOMC seront publiées aujourd’hui à 14:00 (heure de Montréal).
Ce jeudi, plusieurs orateurs de la Fed, dont le président Powell et la vice-présidente Clarida, prononceront une allocution. Les traders sur le forex rechercheront des indices permettant de déterminer s’il est judicieux de suspendre les hausses de taux, alors que la peur d’une récession grandit.
Le président de la Fed, M. Powell, a assoupli son discours sur les hausses de taux futures la semaine dernière, indiquant que sa banque centrale serait “flexible” dans la définition de sa politique et “à l’écoute” des préoccupations du marché. Le message clé était que si les investisseurs avaient raison et que l’économie américaine ralentissait considérablement en 2019, les décideurs n’hésiteraient pas à suspendre leurs hausses de taux, voire à les inverser en les abaissant. Ses remarques ont été accueillies avec soulagement, aidant les actions à se rétablir tout en faisant chuter le dollar sur le forex, les investisseurs tenant compte de la perspective d’une réduction des taux de la Fed d’ici cette même année. Les prix du marché pour les contrats à terme des fonds de la Fed impliquent que la Réserve fédérale restera en attente tout au long de 2019, mais à l’avenir, elle attribue une chance de 35% pour une réduction du taux de 25 points de base (0,25%) d’ici janvier 2020.
En résumé, les acteurs du marché semblent être confrontés à un ralentissement sévère, voire à une récession totale d’ici 2020, en raison de la faiblesse récente du marché immobilier américain et d’autres grandes économies étrangères qui se répercutera bientôt sur l’ensemble de l’économie américaine. Bien que la Fed ait semblé inflexible pour continuer à hausser les taux jusqu’à la semaine dernière, elle semble maintenant adopter une approche plus réactionnaire «en attente pour le moment», les futures décisions étant guidées par les données entrantes.
Dans ce contexte, les marchés attendront avec impatience le compte rendu de la réunion du FOMC aujourd’hui et écouteront attentivement les discours de plusieurs responsables clés de la Fed. Le président Powell et la vice-présidente Clarida prendront la parole jeudi aux côtés des présidents régionaux de la Fed, Barkin, Bullard, Evans et Kashkari. Les questions brûlantes qui préoccupent tout le monde sont les suivantes: à quel point la Fed craint-elle un ralentissement imminent? Ces préoccupations sont-elles partagées par tous les fonctionnaires ou sont-elles encore déterminées à normaliser davantage compte tenu de la vigueur du marché du travail et des dépenses de consommation? La récente volatilité des marchés financiers est-elle inquiétante en soi? Quelle serait la première réponse de la Fed si les données se détérioraient, par exemple en suspendant les hausses ou en arrêtant le bilan?
En ce qui concerne la réaction du marché, tout ce qui laisse à penser que les responsables de la Fed souhaitent toujours relever les taux seront probablement confrontés à une flambée du dollar et à une chute du marché des actions, étant donné que les prix du marché n’impliquent actuellement aucune nouvelle hausse. Dans un tel cas, la résistance initiale aux avancées sur le forex de la paire de devises USD/JPY pourrait se situer autour de 110,00, avec des mouvements haussiers encore plus prononcés potentiellement calés autour de 111.40, le plus haut du 26 décembre.
Au contraire, si les responsables expliquent – en particulier dans les procès-verbaux – que l’approche “flexible” de Powell reflète la pensée du comité dans son ensemble et que la Fed sera particulièrement prudente à l’avenir, cela pèserait sur le billet vert mais pourrait stimuler le marché des actions. Un support pour une baisse de la paire USD/JPY sur le forex pourrait se situer autour de 108,00, une continuité de la baisse ouvrirait potentiellement la porte à un test du niveau situé à 106,70.
Enfin, notez que les données de l’IPC américain pour décembre seront publiées ce vendredi. Alors que la Fed préfère le PCE comme principal indicateur d’inflation, l’agence qui publie le PCE – le Bureau of Economic Analysis – est fermée à la suite de la fermeture du gouvernement américain. Ainsi, jusqu’à la fin de cet arrêt, l’IPC sera la seule donnée disponible sur l’inflation américaine, la rendant d’autant plus importante.
par Marios Hadjikyriacos, XM Investment Research Desk
Marios est diplômé de l’Université de Reading en 2015 avec un BSc en économie et économétrie.
Avant de rejoindre XM en tant qu’analyste des investissements en décembre 2017, il fournissait des services d’analyse financière, de reporting et de conseil à l’une des plus grandes sociétés de services financiers de Chypre. Il se spécialise dans l’identification et la prévision des tendances sur les marchés des devises, des matières premières et des actions, principalement par l’utilisation de l’analyse fondamentale.
En plus d’être un commentateur actif sur les marchés financiers, Marios est un adepte de la littérature économique en ce qui concerne les questions morales, tout en étant intrigué par les développements dans le domaine de la finance comportementale.