Les données trimestrielles sur l’inflation australienne pour le deuxième trimestre seront publiées ce mardi 24 juillet 2018 à 21:30 (heure de Montréal).
Les prévisions pointent vers un rapport globalement morose, qui devrait refléter une hausse du taux d’intérêt, mais une image sous-jacente de l’inflation pourrait conforter les anticipations selon lesquelles la Reserve Bank of Australia (RBA) restera en attente dans un proche avenir.
Les attentes selon lesquelles la Reserve Bank of Australia (RBA) prendra toute forme d’action politique dans un avenir prévisible se sont considérablement modérées ces derniers mois. Alors qu’en janvier, les marchés accordaient à la Banque des chances quasi égales de relever ses taux ou de rester en suspens à la fin de l’année, la probabilité d’une hausse des taux de 25 points de base a maintenant chuté à moins de 3%.
Du bon côté, le marché du travail est fort, mais cela ne s’est pas traduit par des salaires plus élevés pour les ménages australiens déjà lourdement endettés et qui pourraient donc réellement bénéficier d’une augmentation de salaire. Pendant ce temps, les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine jettent une ombre sur les perspectives de l’économie australienne axée sur les exportations. Ajoutez à cela une image globalement faible de l’inflation, les mesures de l’inflation sous-jacente restant obstinément inférieures à la cible de 2-3% de la RBA, et l’on commence à saisir les fortes révisions des anticipations de hausse. Le dollar australien s’est déplacé en conséquence, en baisse d’environ 9% sur le forex par rapport au dollar depuis fin janvier.
Les données d’inflation à venir ne devraient pas non plus montrer une amélioration significative au deuxième trimestre. Alors que le taux d’inflation global devrait atteindre 2,2% en termes annuels, contre 1,9% précédemment, la reprise semble principalement due à une augmentation des prix du pétrole, et non à la saine inflation induite par la demande que la RBA aimerait voir . Le taux d’IPC moyen réduit devrait demeurer inchangé à 1,9%, tandis que l’IPC médian pondéré devrait avoir légèrement diminué pour s’établir à 1,9%, comparativement à 2,0% précédemment.
Même si les données sur l’inflation à venir devaient surprendre à la hausse, il est douteux que cela suffise à conduire à une reprise soutenue de l’aussie. Les marchés peuvent avoir besoin de voir beaucoup plus avant de mettre sur la table la perspective d’une hausse des taux de la RBA, et plus particulièrement une reprise des salaires. La prochaine série de données sur les salaires sera publiée le 15 août.
Enfin, les tensions commerciales joueront également un rôle important dans la détermination de la direction à venir du dollar australien sur le forex. En plus de s’appuyer fortement sur les exportations de produits de base, l’Australie entretient également des liens économiques très étroits avec la Chine, de sorte que toute escalade de l’impasse entre les États-Unis et la Chine aurait probablement de graves conséquences pour l’Australie. Alors que la rhétorique n’a cessé de s’intensifier, le président des États-Unis menaçant récemment d’imposer des droits de douane sur toutes les importations chinoises aux États-Unis, les investisseurs semblent ne pas avoir pris cela à la légère.
Techniquement, en regardant le cours de la paire AUD/USD, de nouvelles baisses pourraient rencontrer une première ligne de support autour du plus bas niveau en 18 mois à 0.7308 affiché le 2 juillet. Une cassure baissière pourrait ouvrir la voie à la zone 0.7245, marquée par le sommet du 30 Décembre 2016. Plus bas encore, les replis du dollar australien pourraient stagner autour du creux du 23 décembre 2016, à 0.7155.
À la hausse, la résistance préliminaire aux avances pourrait se situer autour de 0,7484, définie par le sommet du 9 juillet. Si les taureaux parviennent à percer, le pic du 6 juin, 0,7675 deviendrait de plus en plus visible. Encore plus haut, le sommet du 19 avril à 0,7810 pourrait attirer l’attention.
par Marios Hadjikyriacos, XM Investment Research Desk
Marios est diplômé de l’Université de Reading en 2015 avec un BSc en économie et économétrie.
Avant de rejoindre XM en tant qu’analyste des investissements en décembre 2017, il fournissait des services d’analyse financière, de reporting et de conseil à l’une des plus grandes sociétés de services financiers de Chypre. Il se spécialise dans l’identification et la prévision des tendances sur les marchés des devises, des matières premières et des actions, principalement par l’utilisation de l’analyse fondamentale.
En plus d’être un commentateur actif sur les marchés financiers, Marios est un adepte de la littérature économique en ce qui concerne les questions morales, tout en étant intrigué par les développements dans le domaine de la finance comportementale.
