Le huard chute sur le forex alors que la Banque du Canada cite les risques liés à la chaîne d’approvisionnement
La déclaration de politique monétaire de la Banque du Canada a confirmé les risques pour l’économie mondiale, en particulier pour les devises dépendantes des exportations et sensibles à la croissance comme le dollar canadien.
En juillet, la Banque du Canada (BOC) a réduit ses achats hebdomadaires d’actifs de 2 G$ CA à 3 G$ CA dans un petit pas vers la « normalisation » de la politique monétaire… et depuis lors, à peu près tout s’est mal passé pour l’économie canadienne.
Sur le front de la croissance, le rapport sur le PIB du deuxième trimestre de la semaine dernière a chuté de -1,1% en rythme annualisé, bien en deçà du taux de +2,5% attendu, et l’estimation préliminaire du PIB de juillet est de -0,4%. Pendant ce temps, la variante delta de COVID se répand dans tout le pays et ses principaux partenaires commerciaux, jetant un voile sur les perspectives économiques à court terme. Dans le même temps, les sondages pour les élections fédérales du pays dans deux semaines se sont considérablement resserrés, ajoutant un élément d’incertitude politique aux perspectives des entreprises et des consommateurs.
Dans ce contexte, il n’est donc pas surprenant que la BOC ait laissé sa politique monétaire inchangée lors de la réunion d’aujourd’hui avec des taux d’intérêt stables à 0,25% et 2 milliards de dollars canadiens d’assouplissement quantitatif par semaine, comme largement prévu. Notamment, la banque centrale n’a publié qu’un communiqué avec cette réunion ; il n’y a pas eu de conférence de presse avec le gouverneur de la BOC, Tiff Macklem (bien qu’il ait un discours séparé demain à regarder).
Dans la déclaration de politique monétaire, Macklem et compagnie ont adopté un ton relativement équilibré, indiquant qu’ils s’attendent toujours à une forte reprise avant le troisième trimestre pour l’économie canadienne et mondiale, mais mettant en garde contre les risques liés à la chaîne d’approvisionnement et à la pandémie. La Banque du Canada a laissé ses prévisions entièrement inchangées par rapport au mois dernier, notant que l’économie “a toujours une capacité excédentaire considérable” qui mérite un “soutien monétaire extraordinaire” continu.
Après la série de données faibles au cours du mois dernier, la déclaration de politique monétaire de la Banque du Canada a confirmé les risques pour l’économie mondiale, en particulier pour les devises dépendantes des exportations et sensibles à la croissance comme le dollar canadien. Sans surprise, nous avons vu le huard prolonger la vente massive sur le forex de cette semaine lors de la publication, la paire USD/CAD augmentant d’environ 100 pips pour la deuxième journée consécutive. Pour l’avenir, la paire nord-américaine pourrait certainement avoir plus de place pour se rallier à court terme, avec peu de résistance précédente jusqu’à plus près de 1,2900. Dans le même temps, toute baisse à court terme pourrait trouver un support au milieu des années 1.2500, où convergent les moyenne mobile EMA-50 et EMA-100 sur le graphique journalier. Seule une cassure en dessous de cette zone de support renverserait le biais à court terme en faveur des ours.
Graphique USD/CAD journalier
Par Matt Weller, CFA, CMT, Forex.com » Site Officiel