La Banque nationale suisse (BNS) devrait maintenir ses taux inchangés

La Banque nationale suisse (BNS) devrait maintenir ses taux directeurs inchangés à -0.75% (le plus bas niveau mondial) lors de l’annonce de sa décision ce jeudi à 4:30 (heure de Montréal).

Les données nationales sont en demi-teinte, les principaux marchés d’exportation de la Suisse ralentissent et ce qui est le plus important, la BCE est récemment tombée en mode «dovish». Cela signifie que la Banque nationale suisse conservera probablement un ton «ultra-dovish». Bien que de tels signaux plaident en faveur d’une lente baisse du franc sur e forex, tout incident mondial sans risque pourrait déclencher des épisodes d’appréciation soudaine de la monnaie refuge.

Il n’y a pas grand chose à célébrer dans les perspectives suisses. L’économie s’est contractée au troisième trimestre de 2018 et alors que la croissance a repris au quatrième trimestre, la reprise n’a pas été impressionnante. Parallèlement, l’inflation globale et l’inflation sous-jacente demeurent anémiques, les deux taux avoisinant les 0,5% en rythme annuel. Le seul point positif est le marché du travail, où le taux de chômage a presque atteint son niveau le plus bas depuis deux décennies, mais ce resserrement n’a pas abouti à une croissance plus rapide des salaires et donc à une consommation plus forte.

L’environnement externe n’est pas meilleur non plus. Le plus grand marché à l’exportation de la Suisse, la zone euro, est en proie à des problèmes, notamment un ralentissement de la croissance. Il en va de même pour la Chine et, dans une moindre mesure, les États-Unis, ses autres principaux partenaires commerciaux. Comme les exportations représentent environ 65% du PIB suisse, la faiblesse de la croissance à l’étranger a également de graves conséquences pour l’économie nationale.

BNS BCE Inflation

Pour rester à l’étranger, il est également crucial que la Banque centrale européenne (BCE) se soit montrée plus accommodante ces derniers temps. Ce n’est pas évident, mais cela a des conséquences énormes pour la politique de la Banque nationale suisse. Pour expliquer, la banque centrale suisse imite généralement les actions de la BCE, mais avec un court décalage. Ceci afin d’éviter toute appréciation sur le forex du franc suisse par rapport à l’euro, ce à quoi la BNS accorde beaucoup d’attention. Une monnaie plus forte rend les exportations d’un pays moins attrayantes à l’étranger et pèse également sur le prix des importations intérieures, ce qui implique à la fois un ralentissement de la croissance et une baisse de l’inflation.

La Banque nationale suisse a donc tout mis en œuvre pour empêcher le franc de se renforcer sur le forex, en intervenant régulièrement sur le marché des changes pour affaiblir la monnaie et en maintenant ses taux d’intérêt au plus bas niveau mondial. En combinant tout cela, le pivot de la BCE ne laisse à la BNS aucune option réaliste, elle doit rester extrêmement accommodante, car rien de moins pourrait conduire à une appréciation soudaine et féroce du franc par rapport à la monnaie unique; un itinéraire que la BNS veut absolument éviter.

Qu’est-ce que tout cela signifie pour le franc suisse?

Dans l’hypothèse où la Banque nationale suisse réaffirmerait, voire renforcerait son parti pris «dovish», en indiquant par exemple qu’elle pourrait encore assouplir la politique monétaire au besoin, cela plaiderait pour une lente baisse de la monnaie suisse sur la base des taux d’intérêt relatifs. Cela dit, les différentiels de taux d’intérêt ne sont pas tout ce qui compte pour le marché des changes. À savoir, le franc est largement considéré comme un actif refuge, ce qui suggère que si un événement de risque majeur se produit sur les marchés mondiaux, il peut gagner rapidement.

En d’autres termes, bien que la monnaie puisse lentement céder du terrain les jours «calmes» du fait de la politique monétaire, tout épisode qui provoque la «panique» sur les marchés peut déclencher une forte reprise et éventuellement effacer des mois de pertes. Le revers de la médaille: une telle augmentation verrait très probablement la BNS entrer sur le marché et vendre des francs pour limiter les gains de la monnaie.

usdchf forex 19032019

Sur le plan technique, les avancées de la paire USD/CHF sur forex pourraient rencontrer une résistance à 1,0125, la zone qui avait plafonné cette reprise à la mi-mars. Une cassure à la hausse pourrait ouvrir la voie à 1,0170, marquée par le sommet de mars 2017.

En revanche, un repli sur le forex de la paire USD/CHF pourrait rencontrer un support immédiat à la moyenne mobile simple de 50 jours, actuellement à 0,9986. Une violation à la baisse pourrait voir les vendeurs contester le carrefour de la SMA de 200 jours à 0,9920 et la barre psychologique de 0,9900.

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par Marios HadjikyriacosXM Investment Research Desk

Marios est diplômé de l’Université de Reading en 2015 avec un BSc en économie et économétrie.

Avant de rejoindre XM en tant qu’analyste des investissements en décembre 2017, il fournissait des services d’analyse financière, de reporting et de conseil à l’une des plus grandes sociétés de services financiers de Chypre. Il se spécialise dans l’identification et la prévision des tendances sur les marchés des devises, des matières premières et des actions, principalement par l’utilisation de l’analyse fondamentale.

En plus d’être un commentateur actif sur les marchés financiers, Marios est un adepte de la littérature économique en ce qui concerne les questions morales, tout en étant intrigué par les développements dans le domaine de la finance comportementale.

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