L’inflation et les ventes au détail du Canada dans la ligne de mire du huard

Après une impression de ralentissement de la croissance du PIB et une réunion de politique monétaire plus prudente de la Banque du Canada plus tôt ce mois-ci, les chiffres de l’inflation IPC pour le mois de février seront les prochains dans la ligne de mire du huard ce vendredi à 8:30 (heure de Montréal).

Au cours du mois, les prix à la consommation auraient augmenté plus rapidement que précédemment, mais l’inflation d’une année à l’autre aurait stagné, donnant une raison supplémentaire à la banque centrale de rester sur la touche dans un avenir de plus en plus incertain. Les ventes au détail de janvier seront également disponibles pour examen en même temps.

En janvier, l’indice global des prix à la consommation (IPC) est revenu en territoire positif après deux mois de recul, marquant une légère hausse mensuelle de 0,1%. En février, les prévisions tablent sur une augmentation plus rapide de 0,6% m/m, ce qui, s’il était vrai, serait le gain mensuel le plus important de l’année. Toutefois, les avancées supplémentaires des prix du pétrole et l’affaiblissement de la devise en février pourraient avoir sous-tendu les pressions inflationnistes, laissant l’indicateur annuel inchangé à 1,4% et inférieur à l’objectif de 2,0% que la Banque du Canada vise à atteindre.

Pour obtenir une image plus transparente de la tendance de l’inflation, les investisseurs seraient attentifs aux chiffres de base de l’IPC, qui réduisent la volatilité. Alors que les mesures privilégiées de l’inflation fondamentale, IPC médian, commun et ajusté, sont stables depuis un certain temps, les indicateurs se situent en moyenne à 1,9% a/a, se rapprochant de l’objectif d’inflation de 2,0% fixé par la Banque du Canada, laissant espérer que la récente faiblesse de la croissance des prix peut être temporaire. La création d’emplois et la reprise de la croissance des salaires depuis le début de l’année renforcent également la confiance dans le fait que les prix pourraient augmenter en raison d’une consommation accrue. Dans le même temps, les données sur les ventes au détail devraient montrer vendredi que les ventes totales ont augmenté de 0,4% m/m en janvier, après une baisse de 0,1% en décembre. En excluant les automobiles, la hausse est perçue comme plus faible à 0,2% mais toujours meilleure que l’empreinte négative précédente de 0,5%.

Inflation Canada IPC

Cependant, pour l’année à venir, de nouvelles questions se posent quant à savoir si l’inflation canadienne pourrait reprendre une tendance haussière durable. Selon Carolyn Wilkins, première vice-gouverneure de la BdC, le niveau élevé d’endettement des ménages constitue la «vulnérabilité financière numéro un», même si les limites imposées aux prêts hypothécaires ont quelque peu amélioré la qualité des nouveaux emprunts. À l’extérieur du Canada, la guerre commerciale américano-sino pourrait devenir un grand obstacle pour l’économie mondiale et donc nationale si Washington et Pékin ne parviennent pas à un compromis, obligeant la Maison Blanche à appliquer des tarifs plus élevés à l’importation sur la Chine en ralentissement. Par conséquent, la demande de carburants, que le Canada exporte le plus, va plonger, entraînant une croissance du PIB déjà en baisse et donc une inflation plus faible.

En ce qui concerne l’action monétaire, la Banque du Canada, à l’instar d’autres banques centrales clés, a maintenu les taux d’intérêt inchangés le 6 mars et adopté un ton plus accommodant que ne le prévoyaient les marchés, craignant que l’expansion interne ne connaisse davantage de contraintes dans un proche avenir. Bien qu’ils aient indiqué que le prochain mouvement de hausse des taux serait en hausse, ils sont restés incertains sur le calendrier de la prochaine hausse des taux, laissant croire aux investisseurs qu’une réduction des taux pourrait être possible si les données à venir laissaient présager un ralentissement supplémentaire. Un rapport sur l’inflation décevant vendredi pourrait renforcer cette vision négative, apportant de nouvelles ventes au huard. Dans ce cas, la paire USD/CAD pourrait passer au-dessus de 1,34 pour atteindre une résistance autour de 1,3460 avant le niveau de tour de 1,35.

usdcad forex 21032019

Alternativement, une surprise de données positive pourrait ramener la paire USD/CAD à 1,33, tandis qu’une baisse pourrait faire une halte dans la zone des 1,3230-1,3140.

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par Christina ParthenidouXM Investment Research Desk

Christina a rejoint le département de recherche d’investissement de XM en mai 2017. Elle est titulaire d’une maîtrise en économie et commerce de l’Université Erasmus de Rotterdam avec une spécialisation en économie internationale. Auparavant, elle a obtenu un baccalauréat en sciences économiques de l’Université de Chypre. Outre les marchés des changes, ses intérêts de recherche incluent l’impact du commerce international sur les marchés du travail et le développement de produits.

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