Janet Yellen devant la Chambre des représentants

Les propos de Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale américaine, seront scrutés de près par les marchés. Elle devrait rester prudente sur le calendrier de début du processus de réduction du bilan et la poursuite de la remontée des taux directeurs.

La robustesse des créations d’emplois aux Etats-Unis – 222.000 en juin, pour un taux de chômage de 4,4 % – plaide clairement pour un relèvement des taux directeurs, le troisième de l’année, d’ici à la fin du mois de décembre. Mais la faiblesse de l’inflation plaide tout aussi clairement pour une politique des petits pas en matière de normalisation monétaire. Bref, c’est un jeu d’équilibriste auquel la Réserve fédérale américaine (Fed) se prête actuellement.

Aujourd’hui, sa patronne, Janet Yellen, sera auditionnée à partir de 14 heures 30 par la Chambre des représentants, avant le Sénat, jeudi, pour son rapport semi-annuel sur la politique monétaire. Les investisseurs seront sensibles à toute indication sur le calendrier de la réduction de la taille du bilan, un sujet qu’elle a déjà abordé sur des aspects techniques, et aux arguments en faveur (ou défaveur) d’une poursuite de la remontée des taux d’intérêt à court terme.

« Dans ses deux auditions devant des comités du Congrès cette semaine, Janet Yellen aura l’occasion de préciser quand et comment la Fed entend mener cette inversion du QE, commente Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo Securities.

Des rumeurs assez insistantes suggèrent que la Fed voudrait donner désormais la priorité à l’ajustement de sa politique d’investissement et faire une pause dans la hausse des taux [après trois relèvements en six mois]. Si une annonce devait être faite en septembre, il n’est pas peut-être pas trop tôt de préparer le terrain dès juillet. » En soirée, la Fed (toujours elle) publiera son Livre Beige, un document qui fait le point sur l’évolution de l’économie américaine au cours des dernières semaines. Jusqu’à présent, il n’a pas signalé d’affaissement du rythme de la croissance, même si quelques statistiques ont pu décevoir çà et là.

Si la Fed est en proie à l’hésitation, pour la Banque du Canada, c’est tout vu. La BoC augmentera son taux directeur d’un quart de point, pour le porter à 0,75 %, une première en sept ans. « Il semble vraiment que ces baisses [de taux] ont fait leur boulot », a souligné le gouverneur de l’institution, Stephen Poloz, lors du symposium de la BCE organisé à la fin du mois de juin au Portugal.
Encore une baisse des stocks de pétrole ?

Comme toutes les semaines, mais encore plus aujourd’hui alors que la saison des départs en vacances bat son plein, les opérateurs surveilleront les statistiques du département américain de l’Energie. Le consensus établi par Bloomberg anticipe une contraction, la 12e en 14 semaines, des stocks de brut de l’ordre de 2,45 millions de barils. Les réserves d’essence sont attendues en diminution de 1 million d’unités et celles de produits distillés en hausse de 523.000 barils.

De l’autre côté de l’Atlantique, les opérateurs s’intéresseront aux chiffres du chômage au Royaume-Uni en juin et à ceux de la production industrielle de la zone euro en mai. « Les chiffres nationaux étaient très bons dans l’ensemble (Allemagne : 1,2 %, France : + 1,9 %, Espagne : + 1,2 %). Cela implique une nette hausse de l’agrégat européen, en ligne avec de très solides enquêtes manufacturières », souligne le cabinet Oddo. Le consensus table sur une hausse de 1 % en glissement mensuel.

Par: Franck Ducos – Market Analyst, Avatrade



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